Un contrat de filière pour accélérer le développement de l’industrie des EnR
Le Comité stratégique de la filière « Industries des nouveaux systèmes énergétiques » vient de signer, le 29 mai dernier, un contrat de filière* qui se distingue, notamment, par un objectif : faire émerger des champions industriels innovants en matière de solaire photovoltaïque.
D’autres objectifs essentiels ont été identifiés. Il s’agit par exemple de développer une offre d’énergie décarbonée compétitive, qui visera aussi à accélérer le déploiement de l’éolien en mer, à rendre la méthanisation compétitive à l’horizon 2030, en créant simultanément une offre technologique et industrielle en France, et à soutenir les technologies matures ainsi que l’innovation des technologies d’avenir de production et de stockage d’hydrogène décarboné.
Parallèlement, le contrat de filière a pour objectif de construire une industrie française compétitive dans l’efficacité énergétique et les smart grids, d’investir prioritairement dans des filières industrielles européennes d’excellence technologique avec l’idée, aussi, de faire émerger sur le marché international des batteries, d’ici 5 ans, une offre industrielle compétitive implantée en France, avec l’appui de l’Europe, et enfin de fédérer la filière.
Pour le Syndicat des énergies renouvelables (SER), ce contrat identifie une série d’engagements très concrets visant à accélérer le développement et la structuration de filières industrielles dans les secteurs de l’éolien en mer, du solaire photovoltaïque et du gaz renouvelable. Alors que les consultations se poursuivent sur le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), cette signature du contrat de filière marque donc une étape importante, visant à garantir que le développement des énergies renouvelables s’accompagne de retombées industrielles et économiques majeures sur le territoire français. De premiers résultats concrets devraient aboutir d’ici deux ans en France et à l’export. Afin d’objectiver et de quantifier cette démarche dans le temps, un indicateur de suivi du contenu local des différentes filières sera également mis en place.
Au-delà du développement des énergies renouvelables, le CSF travaillera sur différents enjeux qui sont essentiels afin d’accélérer la transition énergétique en France : stockage de l’énergie, réseaux intelligents et massification des solutions d’efficacité énergétique. « Nous saluons cette initiative à laquelle le SER s’est associé dès le départ. Notre pays dispose déjà, et ce n’est pas suffisamment connu, d’un réseau important de PME et ETI innovantes qui sont actives dans le domaine des énergies renouvelables en France et à l’étranger. Ce contrat de filière doit nous permettre de mieux les accompagner afin de créer réellement un écosystème industriel complet et dégager des synergies entre grands donneurs d’ordre et équipementiers », indique Jean-Louis Bal, président du SER.
La filière regroupe les secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, du stockage de l’énergie et des réseaux énergétiques intelligents. Elle représente 150000 emplois, et pèse quelque 23 milliards d’euros en termes de chiffre d’affaires. Le marché mondial connaît une forte croissance, notamment du fait des objectifs mondiaux pour l’environnement. Sur ce marché, la France dispose d’atouts indéniables, notamment par la compétence reconnue de ses grands groupes de l’énergie et la qualité de la recherche de ses laboratoires publics et privés. Le développement des énergies renouvelables en France n’a cependant pas atteint son potentiel de retombées industrielles jusqu’ici. Le contrat de filière devrait pouvoir y remédier …
*Etaient présents pour la signature de ce contrat de filière, entre autres : François de Rugy, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, Isabelle Kocher, présidente du Comité stratégique de filière (CSF) des industries des nouveaux systèmes énergétiques, Sylvie Jéhanno, vice-présidente de ce comité, ainsi que les représentants des organisations syndicales, Annabel André-Laurent, vice-présidente de la région Auvergne-Rhône-Alpes déléguée à l’Économie et aux entreprises représentant Régions de France.
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