Trois questions à Xavier Daval, nouveau président de SER-Soler
Fondateur de kiloWattsol*, un cabinet d’experts techniques indépendants pour le photovoltaïque, Xavier Daval vient d’être élu au poste de président de SER-Soler, la branche solaire du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Pour L’Echo du solaire, il a décliné les orientations nécessaires pour impulser un nouvel élan à la fois au déploiement du PV et aux acteurs industriels en France.
Quelles actions comptez-vous engager en tant que président de la branche solaire du SER ?
Ces dernières années, le regard que le monde entier porte sur le solaire photovoltaïque a changé. Aujourd’hui, celui des pouvoirs publics français également. En témoigne la sécurisation récente de la majeure partie de notre marché intérieur jusqu’en 2019, avec un volume de 4350 MW lancé par voie d’appels d’offres. C’est une chance pour nous tous, une formidable opportunité de croissance pour nos entreprises. C’est également un appel à la responsabilité collective de notre profession car, plus que jamais, nous allons devoir faire face à plusieurs enjeux cruciaux pour la filière française du solaire. Nous devons continuer de gagner en compétitivité, veiller au développement de notre tissu industriel et de nos centres de recherche d’excellence, assurer la qualité des projets que nous développerons, concourir à l’aménagement du territoire, anticiper la révolution des usages du photovoltaïque, avec notamment le développement de l’autoconsommation individuelle et collective, l’intégration du photovoltaïque aux réseaux électriques intelligents et aux marchés de l’énergie et des services systèmes ainsi que l’arrivée massive de solutions de stockage compétitives. Enfin, il est impératif d’accélérer notre développement à l’international et de nous positionner de manière stratégique sur ce grand marché mondial qui s’ouvre. Mes actions s’inscriront dans l’ensemble de ces dimensions.
Quel bilan tirez-vous des années passées au sein du bureau ?
Depuis cinq ans que je participe de près aux travaux du bureau de SER-Soler, j’ai pu apprécier la valeur de notre organisation. Le bureau a beaucoup travaillé en s’appuyant sur les contributions de nos presque 200 adhérents, très souvent dans l’urgence. Toutes ces années, il a dû parer au plus pressé dans un contexte difficile, toujours en mouvement, avec des révisions incessantes des cahiers des charges des appels d’offres, les modifications de l’arrêté tarifaire, le passage au complément de rémunération, etc. Aujourd’hui, nous disposons – du moins nous l’espérons – d’une visibilité au travers des deux dispositifs d’appels d’offres AO-CRE4 avec leurs calendriers respectifs. Nous devons mettre à profit ce changement de rythme pour adapter nos méthodes, renforcer le travail de fond sur certains sujets (juridique, technique, émergence de nouveaux marchés…), pour anticiper le coup d’après.
Quid du marché français du photovoltaïque aujourd’hui ?
Un volume de 4350 MW d’ici 2019 représentera de l’ordre de 5 à 6 milliards d’euros d’investissements privés. Ce développement à venir, encore inconcevable il y a quelques mois, nous placera parmi les premiers marchés européens. L’Allemagne a énormément réduit ses ambitions solaires avec des appels d’offres avec des volumes de plus en plus réduits. L’Angleterre est au point mort sur les grands projets. Et, en parallèle des appels d’offres et des tarifs d’achat, de nouveaux segments de marché s’ouvrent avec l’autoconsommation individuelle et collective, l’émergence des bâtiments à énergie positive, … Il reste des combats urgents à mener, comme la redynamisation du segment résidentiel et de celui des installations professionnelles de puissance inférieure à 100 kWc, pour lesquelles un nouvel arrêté tarifaire est en préparation. Donc, même si la plupart des voyants du solaire français sont plutôt au vert, il ne faut surtout pas baisser la garde.
Propos recueillis par Elisabeth Feder
* kiloWattsol est un cabinet d’experts techniques exclusivement centré sur le photovoltaïque, qui cumule plus de 5 GW d’expérience (en France, en Europe et dans le monde) et intervient dans tous les métiers de la filière (développement, fabrication, financement, accréditation, recherche).
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