Technologie PV CIGS : TSMC jette l’éponge
Arrivé plutôt tardivement sur la scène du solaire, le Taïwanais TSMC vient d’annoncer l’arrêt de ses activités dans ce secteur pour cause de manque de rentabilité. De fait, la firme avait choisi la technologie de panneaux photovoltaïques à couches minces CIGS qui a déjà conduit nombre d’entreprises au dépôt de bilan alors que le Japonais Solar Frontier semble être le seul s’en sortir à l’échelle industrielle. Pas d’exception donc pour TSMC.
« Malgré six années de dur labeur, nous n’avons pas été en mesure de trouver le chemin d’une rentabilité durable », a souligné Steve Tso, président de TSMC Solar et vice-président sénior de TSMC. Le groupe taïwanais avait misé initialement sur le solaire au travers d’investissements dans deux sociétés, son compatriote Motech Industries et ses cellules solaires fin 2009 puis l’Américain Stion et ses modules PV CIGSS à la mi-2010, puis a lancé sa propre usine, avec l’objectif de rééditer le succès obtenu dans les semiconducteurs avec une stratégie similaire. Son savoir-faire acquis dans ce secteur pour la fabrication de produits en grande série avec rendement et efficacité lui permettait d’envisager un rapide développement. Au total, plus de 400 millions de dollars ont été investis dans cette aventure les premières années, sans compter les levées de fonds notamment de Stion. Au plan technologique, TSMC a réussi son pari comme en témoignait encore le rendement de conversion record publié au printemps 2005. Mais pas en production. Pour le blog Forbes, le Taiwanais aurait misé sur la mauvaise technologie, le CIGS faisant appel à des matériaux plus difficiles à traiter que le silicium et à des équipements non standardisés. La firme n’a en outre pas créé sa propre société de projets qui aurait été son premier client.
A noter que le leader mondial CIGS Solar Frontier a, pour sa part, dévoilé des pertes opérationnelles au premier semestre 2015, dues notamment à un recul des prix sur son marché national et à une baisse des ventes de panneaux PV (surtout au 1er trimestre). Le Japonais a par contre avancé un peu plus ses pions à l’international notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Enfin, le groupe chinois Hanergy qui s’était aussi lancé dans le PV à couches minces notamment avec la technologie CIGS à partir de 2009 en rachetant des sociétés en difficultés financières (MiaSolé, Solibro, etc) vient, lui, d’annoncer un recul de ses ventes et la suppression de 2000 emplois.
VIDEO HUAWEI