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RTE profile 3 scénarios de bascule vers une société décarbonée avec une capacité installée de 55 à 90 GW d’ici 2035 pour le solaire

RTE profile 3 scénarios de bascule vers une société décarbonée avec une capacité installée de 55 à 90 GW d’ici 2035 pour le solaire

RTE publie le Bilan prévisionnel 2023-2035, qui actualise la première période de Futurs énergétiques 2050, à mi-parcours de l’objectif de neutralité carbone du pays. Pour le solaire, les différents scénarios de RTE vont d’une production de 65 TWh à 110 TWh à l’horizon 2035, soit une capacité installée de 55 à 90 GW à cette échéance contre 15,7 GW fin 2022.

Cette mise à jour intervient alors que plusieurs paramètres ont évolué depuis 2021 : contexte géopolitique et économique mondial (guerre en Ukraine, crise énergétique), volonté de la France de renforcer sa souveraineté industrielle et énergétique, nouvelles ambitions climatiques et de décarbonation.

Ce rapport documente et chiffre les différents futurs énergétiques possibles, dont un chemin souhaitable qui permettrait à la France d’atteindre ses objectifs rehaussés : lutter contre le dérèglement climatique en respectant le Fit for 55, -l’objectif européen de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030-, et réussir sa réindustrialisation.

Plus que jamais la sortie des fossiles s’impose comme une nécessité alors que la France consomme encore plus de 60% d’énergie fossile. Pour y parvenir, le pays doit nécessairement s’électrifier, martèle le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français. L’électrification des usages permet, en outre, de limiter la consommation de pétrole et de gaz et de faire baisser le déficit commercial correspondant, en se traduisant par une économie d’environ 190 milliards d’euros de dépenses consacrées aux énergies fossiles d’ici 2035.

Ces défis nécessitent des investissements massifs. D’ici à 2035, il faudrait ainsi tripler les investissements, de 25 à 35 milliards d’euros par an, pour la production et les capacités de flexibilités. Le coût brut de long terme de production du MWh devrait en revanche rester contenu, c’est à dire du même ordre qu’aujourd’hui.

Dans le Bilan prévisionnel 2023-2035, RTE étudie 3 scénarios possibles avec des rythmes différents de consommation, d’électrification des usages et de développement des énergies bas-carbone.

Le premier scénario, le plus souhaitable, permet d’atteindre les objectifs de décarbonation accélérée et de réindustrialisation en 2030 et 2035 (scénario A). Il présente une électrification renforcée qui a pour conséquence une consommation d’électricité en augmentation. Elle pourrait ainsi atteindre entre 580 et 640 TWh/an en 2035 (contre 460 TWh aujourd’hui) pour atteindre les objectifs fixés. Une hausse tirée notamment par la mobilité légère et lourde, l’industrie ou encore les data centers dans le tertiaire.

Le deuxième scénario, quant à lui, permet d’atteindre les objectifs climatiques et de réindustrialisation avec un retard de 3 à 5 ans (B). Enfin le troisième scénario décrit un environnement de « mondialisation contrariée », dans lequel les tensions macroéconomiques et géopolitiques se prolongent durablement. (C).

En empruntant le scénario A, la France a les moyens d’atteindre ses objectifs rehaussés en 2030 et 2035, si elle mobilise 4 leviers : efficacité énergétique, sobriété, énergies renouvelables et nucléaire. Le Bilan prévisionnel montre qu’il est possible de jouer sur les curseurs mais qu’aucun levier ne peut être abandonné. Pour minimiser les risques d’atteinte partielle de nos ambitions, il est nécessaire de les activer dès à présent.

  • Efficacité énergétique : en complément de la performance des équipements, le volume et l’efficacité des rénovations thermiques dans les bâtiments doit augmenter. Cela permettrait d’économiser entre 75 et 100 TWh par an, ce qui constitue un réel défi.
  • Sobriété : la poursuite des « gestes simples » engagés par les Français cet hiver est un levier important qui permettrait d’économiser jusqu’à 25 TWh en 2035, c’est l’hypothèse retenue. En juin 2023, l’enquête RTE et IPSOS montrait néanmoins qu’une modification plus profonde de certains comportements reste incertaine.
  • Développement des énergies renouvelables : une accélération importante de la production d’électricité renouvelable est nécessaire dans tous les scénarios : entre 270 TWh minimum et, si possible, jusqu’à 320 TWh. Plusieurs rythmes d’accélération des différents moyens de production renouvelables ont été testés mais freiner sur l’un (solaire, éolien terrestre et offshore) oblige à accélérer d’autant sur les autres, tout en réduisant les marges. Pour le solaire, les différents scénarios vont d’une production de 65 TWh à 110 TWh à l’horizon 2035, soit une capacité installée de 55 à 90 GW à cette échéance contre 15,7 GW fin 2022.
  • Disponibilité du nucléaire : l’enjeu est de retrouver des niveaux de disponibilité et de production nucléaire supérieurs à ceux des dernières années, en visant 400 TWh de production nucléaire annuelle. Néanmoins, tabler sur un volume moyen de production de l’ordre de 360 TWh à l’horizon 2030-2035, en intégrant l’EPR de Flamanville, est une hypothèse prudente et atteignable, selon RTE.

« Le Bilan prévisionnel décrit l’histoire, les prérequis industriels et les conséquences techniques et économiques de cette grande bascule vers l’électrification, qui verra la France sortir progressivement des énergies fossiles et renforcer sa souveraineté industrielle et énergétique. Face à plusieurs futurs possibles, RTE présente un chemin souhaitable pour atteindre ces ambitions, grâce à 4 leviers : efficacité énergétique, sobriété, nucléaire et renouvelables. C’est un défi accessible, si nous accélérons, et ce dès maintenant », a déclaré Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.

Pour aller plus loin :

Bilan prévisionnel 2023-2035 : présentation

Bilan prévisionnel 2023-2035 : synthèse

Bilan prévisionnel 2023-2035 : principaux résultats

RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, assure une mission de service public : garantir l’alimentation en électricité à tout moment et avec la même qualité de service sur le territoire national grâce à la mobilisation de ses 9500 salariés. RTE gère en temps réel les flux électriques et l’équilibre entre la production et la consommation. RTE maintient et développe le réseau haute et très haute tension (de 63 000 à 400 000 volts) qui compte près de 100 000 kilomètres de lignes aériennes, 7000 kilomètres de lignes souterraines, 2900 postes électriques en exploitation ou co-exploitation et une cinquantaine de lignes transfrontalières. Le réseau français, qui est le plus étendu d’Europe, est interconnecté avec 33 pays. En tant qu’opérateur industriel de la transition énergétique neutre et indépendant, RTE optimise et transforme son réseau pour raccorder les installations de production d’électricité quels que soient les choix énergétiques futurs. RTE, par son expertise et ses rapports, éclaire les choix des pouvoirs publics.

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