PV chinois : Bruxelles propose de maintenir les mesures anti-dumping jusqu’en 2019
Juste avant les fêtes de fin d’année, la Commission européenne a dévoilé son souhait d’étendre pour deux nouvelles années au-delà de mars 2017 les mesures anti-dumping et anti-subventions décidées en 2013 sur les importations de cellules solaires et panneaux photovoltaïques de production chinoise (voir également notre article). Le prix minimum d’importation (MIP) devrait toutefois diminuer en 2017.
La baisse du prix minimum d’importation serait de 18%, selon PV Tech, et s’établirait à 0,46 euros/W à partir du 1er janvier 2017 pour les panneaux photovoltaïques et à 0,23 euros/W pour les cellules solaires.
Résultat d’une enquête intermédiaire, la proposition d’extension des mesures anti-dumping et anti-subventions de la Commission européenne reste soumise au vote des pays membres.
« Nous soutenons fermement la proposition de la Commission européenne », assure Milan Nitzschke, président de l’organisation EU ProSun. « Dans le contexte actuel de surcapacité massive de production et de concurrence déloyale des fabricants chinois, la fin des mesures mettrait en danger l’industrie européenne du solaire, avec la perte de milliers d’emplois qualifiés et d’importants investissements récents dans la R&D. » Selon EU ProSun, l’industrie manufacturière européenne du PV a tout juste réussi à se remettre sur pied depuis que les mesures anti-dumping sont entrées en vigueur. Les détracteurs desdites mesures avancent, eux, que le prix minimum d’importance freine la compétitivité du solaire sur le marché de l’énergie et conduit à des prix d’installation artificiellement élevés. « Pour un particulier, le coût d’une installation PV est aujourd’hui inférieur d’environ 2000 euros à ce qu’il était y a trois ans, grâce aux progrès technologiques et à une vraie concurrence. Les prix sont aujourd’hui », contre Milan Nitzschke. « Il est donc nécessaire que les mesures anti-dumping soient maintenues même au-delà des deux ans prévus. Une période standard de 5 ans réduirait les coûts administratifs et améliorerait la visibilité pour l’industrie européenne du solaire, ce qui suscitera encore plus d’innovations et d’investissements. »
Au vu des volumes de production de faible coût dont disposent les fabricants du Sud-Est asiatique hors Chine, la question de l’intérêt d’un prix minimum d’importation reste ouverte. L’association SolarPower Europe estime que cette approche contraignante à l’encontre du PV chinois est totalement obsolète.
La décision finale de Bruxelles est attendue pour début mars.
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