Panneaux PV : les modules bifaciaux entrent dans le baromètre de pvXchange
Pour la plateforme commerciale pvXchange, l’offre grandissante en modules solaires réalisés avec des cellules bifaciales justifie leur intégration au sein du baromètre des prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin, Leur disponibilité est toutefois encore assez confidentielle, surtout en Europe, leurs promesses ne correspondent pas roujours à la réalité, et leurs prix varient du simple au double selon le procédé d’assemblage (biverre ou non). Dans toutes les technologies, les prix des modules étaient plutôt stables en septembre 2019.
La baisse des prix ne s’est maintenue que pour les modules les plus classiques. Fin septembre, les stocks de quelques fournisseurs étaient encore bien constitués du fait d’une reprise lente de la demande au début de l’automne, en Asie comme en Europe. Cette situation a conduit certains fournisseurs à offrir des réductions (jusqu’à 15%), entraînant la baisse attendue des stocks à un niveau plus « normal ». Partant, certains fabricants ont d’ores et déjà annoncé une hausse des prix pour octobre.
« Pour les modules bifaciaux, la fourchette des prix s’étend, par exemple, de 32 c€/W chez JA Solar à plus de 60 c€/W chez LG Electronics. Le baromètre affiche un prix moyen, comme pour les autres technologies », souligne Martin Schachinger, CEO de pvXchange, qui ne cache pas son scepticisme au vu de la théorie propagée sur les modules bifaciaux et la réalité sur le terrain. « Depuis Intersolar Europe 2019, où les modules bifaciaux étaient exposés quasiment sur les stands de tous les grands fournisseurs de panneaux solaires, ce secteur est en évolution constante, notamment à coups de surenchère sur les performances. Un module affichant une puissance de, par exemple, 425 W en face avant se voit attribué jusqu’à 30% de puissance supplémentaire, soit 140 W ! LONGi Solar ou Trina Solar font ainsi monter en flèche la puissance de leurs modules bifaciaux à plus de 500 W, en théorie. La réalité est un peu moins prometteuse ».
Selon pvXchange, la demande et donc aussi la mise en œuvre de ces modules restent limitées, du moins en Europe. Les fabricants, importateurs et négociants proposent néanmoins de plus en plus ces produits, disponibles à court terme en petites à moyennes quantités. « Pour les modules bifaciaux, la demande progresse surtout en Asie et au Moyen-Orient, où de grandes surfaces au sol, notamment désertiques, sont disponibles. Là, les modules bifaciaux, en particulier sur trackers, se prêtent à la construction de centrales PV avec tous leurs avantages. C’est pourquoi nous avons décidé en début d’année d’analyser ce secteur et, maintenant, d’inclure ces modules dans le baromètre », souligne Martin Schachinger. « Il n’y a à ce jour pas de normes, seule la puissance de la face avant peut être certifiée, et les porteurs de projets ne peuvent se baser que sur les pronostics théoriques des fabricants concernant la puissance supplémentaire apportée par la face arrière sous certaines conditions. Les instituts de test développent de nouvelles procédures de mesure, et de petits sites d’expérimentation devraient permettre d’établir les paramètres nécessaires pour les comparer avec des installations classiques. D’ici là, la rentabilité des projets bifaciaux reste incertaine. La différence de prix entre des modules bifaciaux et des modules standards de haut de gamme s’affiche entre 10 et 30%, mais le gain en termes de rendement n’est parfois aussi que de 10%, par exemple dans le cas d’un générateur en toiture ».
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