Nicolas Hulot est nommé ministre d’état pour la Transition écologique et solidaire
Journaliste-reporter, écrivain, animateur-producteur de télévision et créateur de l’émission Ushuaïa, le magazine de l’extrême en 1987 puis, en 1990, de la fondation du même nom devenue Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme en 1994, Nicolas Hulot a été nommé au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire. Les acteurs des énergies renouvelables se félicitent de sa présence au gouvernement.
Même si le périmètre de ses fonctions doit encore être précisé, la nomination de cet écologiste emblématique soulève un enthousiasme quasi unanime. Sollicité depuis une quinzaine d’années pour entrer en politique, Nicolas Hulot avait jusqu’ici préféré rester à la marge tout en réussissant à imposer les thèmes de l’écologie, de l’environnement, de l’énergie verte, etc. aux gouvernements successifs. Il avait aussi accepté des missions ponctuelles, notamment comme envoyé spécial du président François Hollande pour la protection de la planète afin de préparer la COP 21. Mais il avait quitté la table des négociations lors du Grenelle de l’environnement sous la présidence de Nicolas Sarkozy parce que le chef de l’état avait refusé de mettre en place la taxe carbone.
Pour les énergies renouvelables, sa nomination dans un gouvernement mené par Edouard Philippe, ancien d’Areva, est plutôt une bonne nouvelle.
Pour le syndicat des professionnels de l’énergie solaire Enerplan, « Nicolas Hulot a toujours œuvré pour la sensibilisation à l’environnement. Sa vision d’une écologie transversale créera l’impulsion à la mise en oeuvre de nouveaux modèles économiques, sociaux et sociétaux. La Fondation pour la Nature et l’Homme a joué un rôle important dans la prise de conscience du potentiel offert par les énergies renouvelables dans le combat face au changement climatique. Dans une étude publiée peu avant la COP 21 et à laquelle Enerplan avait contribué, elle a démontré que l’énergie solaire photovoltaïque pourrait fournir au moins 25% de l’électricité mondiale d’ici 2050. Le président de la république Emmanuel Macron s’est notamment engagé à rendre public le calendrier des appels d’offres pour les énergies renouvelables sur la totalité du quinquennat, à doubler le fonds chaleur et à pérenniser la contribution Climat Energie. »
« Nous nous réjouissons de poursuivre avec le nouveau ministre le travail que nous menons depuis plusieurs années au service d’une filière solaire française compétitive et créatrice de valeur. Dans un contexte d’accélération de la transition énergétique et de montée en puissance de l’énergie solaire partout dans le monde, la nomination de Nicolas Hulot est un signe encourageant qui témoigne d’une volonté que la France figure parmi les pays de référence dans ce domaine en pleine révolution technologique », souligne Daniel Bour, président d’Enerplan.
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) se dit, lui, « pleinement satisfait du programme du président de la république, Emmanuel Macron, pour les énergies renouvelables, qui répond à ses attentes : prix du carbone à 100 euros la tonne en 2030, priorité à la mise en œuvre de l’accord de Paris, lancement de 26 GW d’appels d’offres pour les énergies renouvelables électriques pour honorer les objectifs de la loi de transition énergétique portée par Ségolène Royal, doublement du fonds chaleur, mise en place de contrats territoriaux de transition énergétique, visibilité accrue donnée aux professionnels et simplification des procédures, autant d’engagements qui vont permettre aux énergies renouvelables de poursuivre et accélérer leur déploiement. »
« Nicolas Hulot incarne pour tous les citoyens français et au-delà, la transition écologique et énergétique. Cette transition constitue une formidable opportunité de progrès économique, social et sociétal. Beaucoup a été fait ces dernières années, mais le chantier reste immense. Le développement des énergies renouvelables contribuera à revitaliser notre industrie, à créer des emplois et à redynamiser les territoires. Nous nous tenons à la disposition du ministre et de ses équipes pour dresser la feuille de route de nos filières pour les cinq prochaines années », a précisé Jean-Louis Bal, président du SER.
Pour France Energie Eolienne, « la nomination de Nicolas Hulot et le périmètre de ce nouveau ministère sont un signal fort envoyé par l’exécutif à destination des acteurs de la transition énergétique et tout particulièrement à la filière éolienne. Le quinquennat qui débute ne pourra pas faire l’impasse sur l’urgence de soutenir et renforcer les moyens mis en œuvre pour notre transition énergétique. Parmi les grands défis qui vont structurer la politique environnementale du pays pour les cinq prochaines années, le développement constant et cohérent de la filière éolienne devra être l’un des piliers de l’exemplarité souhaitée de la France, au lendemain des accords de Paris. »
Pour Olivier Perot, président de FEE, « les défis qui attendent Nicolas Hulot sont de taille. D’ici 2020, soit à mi-mandat présidentiel, la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 prévoit de porter la part des énergies renouvelables à 23% de la consommation finale brute d’énergie. Il sera le ministre de la transition énergétique et devra donner aux énergies renouvelables une part grandissante afin d’atteindre ces objectifs et de respecter les engagements pris. Pilier de cette transition, l’éolien n’a plus à prouver son efficacité et son potentiel : en France, elle couvre l’équivalent de la consommation électrique de 6 millions de foyers ; soit suffisamment pour alimenter la Bretagne et la Normandie réunies. »
De fait, FEE souhaite ouvrir rapidement le dialogue pour lancer un véritable plan de développement de l’éolien concret et cohérent. Selon l’association, des décisions s’imposent pour mener une politique assumée envers le développement de l’éolien et plus largement des énergies renouvelables, pour raccourcir les délais de développement de l’éolien et en libérer les freins, ainsi que pour consolider le développement de l’éolien en mer et faciliter la mise à jour technologique des parcs installés sur le territoire.
En attendant les premières actions concrètes, Nicolas Hulot a démissionné de sa fonction de président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme qu’il a créée en 1990. Son remplaçant devrait être élu lors du prochain conseil d’administration. La Fondation poursuivra en toute indépendance ses missions de prospective et de plaidoyer, de mobilisation des publics, ainsi que de soutien à des initiatives concrètes en faveur de la transition écologique.
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