Newheat et Lactalis ont inauguré la plus grande centrale solaire thermique de France
Newheat, en partenariat avec Lactalis, a inauguré vendredi 8 décembre la plus grande centrale solaire thermique de France, qui alimentera en chaleur le site laitier de Verdun (55) pour les 25 prochaines années.
Newheat, fournisseur de chaleur renouvelable et leader français de la chaleur solaire, a ainsi inauguré sa 5e centrale solaire thermique, qui alimente en chaleur l’un des sites de la division ingrédients du groupe Lactalis. Avec ses 15 000 m² de superficie, ce projet de grande envergure permet de réduire de 2000 tonnes par an les émissions de CO2 de la tour de séchage du site, soit environ 7% des émissions totales du site.
Le site de Verdun de Lactalis transforme le lactosérum liquide, co-produit issu de la fabrication du fromage, en poudre de lactosérum destinée à l’industrie agroalimentaire (pour une capacité de production annuelle de 75 000 tonnes). Pour être transformé en poudre, le lactosérum liquide passe dans une tour de séchage, qui doit être chauffée.
Inaugurée en novembre 2021, la nouvelle tour de séchage du site de Verdun était initialement alimentée par une chaudière à gaz. Engagé dans une démarche de réduction de l’empreinte carbone de ses sites industriels et dans la lignée de ses objectifs environnementaux, Lactalis avait souhaité réduire la consommation de gaz de son site de Verdun, en optant pour l’une des solutions de chaleur renouvelable les plus vertueuses : le solaire thermique, une technologie particulièrement simple et robuste. Un capteur solaire thermique plan est une sorte de plaque de métal qui chauffe au soleil, à l’arrière de laquelle de l’eau circule et se réchauffe à son contact.
Depuis quelques mois, la tour de séchage du site de Verdun de Lactalis est donc partiellement alimentée en chaleur par la centrale solaire thermique lactosol de Newheat, située à proximité immédiate du site. Lactosol est sa 5e centrale solaire thermique, sa 3e à alimenter un site industriel.
Pour alimenter cette tour de séchage, Newheat a conçu une centrale de près de 15 000 m², d’une puissance maximale d’environ 13 MWth, qu’elle a complétée d’une cuve de stockage de 3000 m², permettant de stocker plusieurs jours de production de chaleur, afin d’assurer une continuité de fourniture en période nocturne et lors des journées nuageuses des périodes estivales.
Tout au long de l’année – et pour les 25 prochaines années – c’est désormais la chaleur renouvelable produite par la centrale solaire et stockée dans la cuve qui est et sera utilisée en priorité dans le processus de séchage du site de Verdun.
Grâce à cette centrale solaire thermique, le site va pouvoir réduire sa consommation de gaz de 6% (11% de la consommation de la tour de séchage), et donc ses émissions de CO2 de 2 000 tonnes par an. Pour Lactalis, ce projet s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue : le groupe poursuivra ses efforts en matière d’efficacité énergétique et renforcera son action sur le site de Verdun avec l’installation d’une chaudière biomasse d’ici à 2026, afin de remplacer près de 50% du gaz consommé par une énergie renouvelable.
Lactosol est la plus grande centrale solaire thermique française, et la deuxième plus grande d’Europe alimentant un site industriel.
La chaleur est le premier usage énergétique en France, représentant 45% de nos besoins énergétiques finaux. Cette production de chaleur est aujourd’hui basée dans notre pays à 60% sur des énergies fossiles, et représente 80% de nos importations nationales de gaz. Décarboner la chaleur est ainsi un enjeu absolument central et crucial de la décarbonation de notre mix énergétique et plus largement de notre indépendance énergétique.
Newheat finance ses projets de production de chaleur renouvelable, tandis que ses clients s’engagent sur un prix d’achat pour une durée de 20 à 25 ans. Pour financer la centrale Lactosol et 4 autres projets de centrales solaires thermiques, Newheat avait réalisé en septembre 2020 une opération de financement comprenant la mise en place d’un financement bancaire global d’un montant de 13 millions d’euros auprès de banques de référence dans le secteur de la transition énergétique. Les Fonds Régionaux de la Transition Energétique Terra Energies, l’Agence Régionale Energie Climat d’Occitanie et OSER ENR avaient également été partenaires de cette opération en tant qu’actionnaires minoritaires.
Par ailleurs, ce projet dont le montant total d’investissement s’élève à environ 6 M€, a été sélectionné et soutenu financièrement par l’ADEME dans le cadre de l’Appel à Projets « Grandes installations solaires thermiques » du Fonds Chaleur, qui lui a accordé une subvention s’élevant jusqu’à 55% de l’investissement du projet. Il a également reçu le soutien financier du Groupement d’Intérêt Public Objectif Meuse, d’un montant de 352 K€, ainsi qu’une une aide de la part de la Région Grand Est via son programme Climaxion, piloté en partenariat avec l’ADEME, à hauteur de 170 K€.
Après l’inauguration de ce 5e site, Newheat, qui a annoncé le 20 novembre dernier une levée de fonds de 30 M€, prévoit désormais de réaliser 15 projets sur les 3 prochaines années, pour un total d’investissement de 150 M€, ce qui traduit la très forte accélération de son activité, liée à l’essor de la filière de la chaleur renouvelable. Majoritairement implantés en France, ces projets représentent un volume annuel de chaleur renouvelable livrée de 200 GWh.
En plus de la chaleur solaire thermique et du stockage thermique utilisés à Verdun, Newheat propose des solutions de chaleur renouvelable pouvant également combiner récupération de chaleur fatale, pompes à chaleur industrielles, et, si nécessaire, en complément, combustion de ressources renouvelables.
« Nous sommes très fiers d’inaugurer aujourd’hui cette installation emblématique. En 2020, le site Lactalis de Verdun était encore précurseur quand il a choisi le solaire thermique pour décarboner l’activité de sa future tour de séchage. Aujourd’hui, la filière de la chaleur renouvelable, et plus particulièrement le solaire thermique, connaissent un formidable essor. Gageons que l’exemple de Lactalis, leader mondial des produits laitiers et reconnu pour son excellence industrielle amènera d’autres industriels à envisager ces solutions vertueuses dans leurs projets de décarbonation », souligne Hugues Defreville, président et co-fondateur de Newheat.
« Nous nous réjouissons de ce projet avec Newheat qui va nous permettre de baisser de 7% les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle du site. C’est une étape importante qui incarne nos efforts en matière de développement durable, que nous allons encore renforcer dans les années à venir pour répondre aux défis du 21e siècle », ajoute Jean-Luc Bordeau, directeur général de la division Ingrédients de Lactalis.
Créée en 2015, Newheat est un fournisseur de chaleur renouvelable et le leader de la chaleur solaire en France. Son activité est de développer, concevoir, construire, financer et exploiter des projets pouvant combiner récupération de chaleur fatale, solaire thermique, systèmes de stockage thermique courte et longue durée, pompes à chaleur industrielles, et, si nécessaire, en complément, combustion de ressources renouvelables. Basée à Bordeaux, la société compte actuellement 5 sites en exploitation pour un total de 40 MW. Newheat compte aujourd’hui 45 collaborateurs et a pour objectif de disposer d’ici 2030 d’un parc installé représentant 1 milliard d’euros d’investissement cumulé pour un volume annuel de chaleur renouvelable livrée de 1,5 TWh, évitant près de 300 000 tonnes d’émission de CO2 par an.
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