Meyer Burger investit dans Oxford PV et la technologie à pérovskite
L’équipementier suisse Meyer Burger Technology vient d’entrer au capital du Britannique Oxford PV, une société spécialisée dans les cellules solaires à pérovskite, avec l’objectif d’accélérer l’industrialisation de la technologie. Objectif : commercialiser des cellules solaires à pérovskite affichant 28% de rendement de conversion d’ici un an.
Avec 18,4% du capital et une option pour augmenter sa participation à 31,6% d’ici fin 2020, Meyer Burger est désormais le plus grand actionnaire de la startup issue de l’université d’Oxford en 2010, qui détient actuellement le record en termes de rendement de conversion dans le solaire à pérovskite, avec 28% en laboratoire (voir notre article). En échange, la jeune pousse s’équipe d’une ligne de production MB HJT (hétérojonction) de 200 MW de capacité annuelle auprès de l’équipementier.
Concernant le rendement de conversion, la limite théorique de la technologie d’Oxford PV se situerait autour de 43%, estime Meyer Burger (à comparer aux 29% du PV silicium classique). La technologie d’Oxford PV fait appel à une cellule solaire tandem, par empilage d’une cellule solaire à pérovskite sur une cellule solaire classique en silicium cristallin réalisée en hétérojonction. Meyer Burger a, de son côté, mis au point les équipements HJT adaptés ainsi qu’une technique sophistiquée d’interconnexion appelée SmartWire Connection. Les deux partenaires comptent développer conjointement des modules PV avec des procédés industrialisés qu’ils feront certifier pour la production de volume. Côté fabrication, la montée en puissance jusqu’à la capacité nominale de la ligne est prévue d’ici fin 2020 dans l’usine acquise en 2016 par la société britannique en Allemagne, à Brandebourg/Havel (une usine ex-CIS Tech, filiale de Bosch Solar dans le PV couches minces, voir notre article).
Le 15 mars dernier, Oxford PV avait par ailleurs clos un quatrième tour de table et récolté 31 millions de livres (36 millions d’euros) de financements auprès d’investisseurs historiques (Equinor, Legal & General Capital, …) et nouveaux (dont le Chinois Goldwind, un spécialiste de l’éolien). Sur les 5 dernières années, la société a obtenu au total quelque 76 millions de livres (88 millions d’euros) de financements auprès de divers investisseurs ainsi qu’une subvention de 15 millions d’euros en décembre 2017 auprès de la BEI pour ses travaux de R&D.
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