L’Afrique recèle un potentiel PV de 70 à 170 GW à l’horizon 2030
Malgré son important potentiel solaire, l’Afrique arrive loin derrière d’autres pays pour ce qui est des installations photovoltaïques, avec seulement un peu plus de 5 GW de puissance installée au total aujourd’hui, dont la majeure partie est concentrée dans un petit nombre de pays. Pourtant, le marché africain du solaire pourrait atteindre un volume annuel de 30 GW dès 2030, contre 1 GW en 2018, selon une étude réalisée par le syndicat professionnel allemand BSW-Solar avec l’Institut Becquerel.
Intitulée Solarize Africa, l’étude dévoilée à l’occasion du récent salon Intersolar Europe à Munich présente une analyse du marché solaire dans dix pays africains. « Le potentiel solaire est énorme, les besoins énergétiques aussi », résume David Wedepohl, directeur général du BSW-Solar. « Afin d’y répondre le plus écologiquement possible, nous avons estimé qu’il faudrait pouvoir produire quelque 2000 TWh d’électricité solaire en 2040 pour alimenter l’Afrique en électricité décarbonée. Le marché des installations PV pourrait ainsi représenter un volume annuel de 30 GW dès 2030. » L’étude met en avant différentes scénarios de développement du solaire en Afrique. Selon les réglementations et les soutiens financiers, la puissance photovoltaïque totale installée en Afrique pourrait atteindre 65-70 GW d’ici 2030. Une stratégie très ambitieuse ferait grimper la puissance totale installée jusqu’à 173 GW à cette date, à en croire les analystes.
Toutefois, l’attractivité des marchés porteurs pour les développeurs ne dépend pas (seulement) du taux d’ensoleillement mais beaucoup plus de la réglementation par pays, de l’accessibilité aux marchés pour des investisseurs étrangers ou encore de la stabilité politique. L’infrastructure électrique existante, sa faiblesse et sa vétusté est néanmoins le principal handicap pour un déploiement massif de sources photovoltaïques et leur intégration aux réseaux. « Selon les cas, des sites en ilots autonomes avec des solutions de stockage peuvent se révéler économiquement plus intéressantes pour l’électrification », souligne Gaëtan Masson, directeur général de l’Institut Becquerel.
Parmi les marchés analysés dans l’étude figurent l’Égypte, l’Éthiopie, l’Algérie, l’Angola, le Ghana, le Maroc, la Namibie, le Nigeria, l’Afrique du Sud et la Tanzanie. Pour consulter l’étude, cliquer ici (en anglais)
VIDEO HUAWEI