L’Académie des technologies publie ses recommandations pour développer une industrie PV en Europe
L’Académie des technologies a été saisie par le SGPI, la DGE et la DGRI pour un soutien dans la durée sur le plan France 2030. Dans ce cadre, l’Académie des technologies publie sa note technique et économique pour développer les productions industrielles de panneaux photovoltaïques en France et en Europe.
Pour cet établissement public administratif national placé sous la tutelle du ministre chargé de la recherche, le photovoltaïque constitue un enjeu majeur des années à venir pour assurer la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Et même s’il ne suffira pas à couvrir les besoins en électricité, le déploiement du photovoltaïque peut être rapide. Avant 2050, le besoin en électricité photovoltaïque atteindra 3 à 4 GW/an en France. Disposer de production en France et en Europe est favorable à la souveraineté énergétique, à la balance commerciale, à l’emploi, à un photovoltaïque « bas-carbone », souligne l’Académie.
Ses recommandations à l’échelle européenne :
L’Europe doit se doter sans attendre de moyens de production significatifs pour l’amont de la chaîne de production des cellules silicium. Il s’agit de la production du silicium, de son extraction, à sa purification, puis à la production de lingots et de monocristaux, et enfin leur découpe en tranches. Ceci nécessite un investissement important et de l’électricité peu coûteuse, les leaders en Europe se situant en Norvège.
Aux échelles nationales, en France notamment :
– La partie aval (cellules, modules et panneaux) peut être produite dans plusieurs pays, avec des technologies différentes, sur la base de tranches de silicium. Cependant, pour être compétitives, ces industries doivent produire des cellules à haut rendement, et donc utiliser les technologies de pointe (hétérojonction et TOPCon).
– Sans attendre, il semble important de développer et d’industrialiser les technologies tandem, notamment à base de pérovskite (celles-ci augmentent en effet immédiatement le rendement) sans changements industriels majeurs, associées avec des cellules hétérojonction ou TOPCon.
– Cela implique également de développer les technologies couches minces qui à l’exemple des pérovskites, peuvent s’avérer décisives dans l’évolution du photovoltaïque et la compétitivité européenne à plus long terme.
– Il faut aussi développer, encourager et structurer la partie post-panneaux, c’est-à-dire les fabricants de composants électriques et de structures, les intégrateurs et assembliers, les installateurs et les gestionnaires de fermes PV.
– Finalement, en plus de la promotion d’industries de production, il faut maintenir l’effort de R&D, car les technologies continuent à évoluer et le secteur est très concurrentiel.
Ces étapes d’industrialisation peuvent être menées en parallèle. Pour commencer, la partie aval (cellules de dernières technologies) peut être réalisée sur la base de tranches importées. Ensuite, une production européenne pourrait progressivement remplacer ces importations.
Une incitation de la France auprès de grands industriels nationaux de l’énergie et de l’électronique à s’impliquer dans la production des cellules serait très souhaitable, conclut l’Académie des Technologies.
Lire l’Avis de l’Académie des technologies : « Pour la production de panneaux photovoltaïques en France et en Europe »
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