La CRE alerte sur la faiblesse des souscriptions pour l’appel d’offres PPE2
Dans sa délibération sur la première période de l’appel d’offres PPE2 portant sur la réalisation et l’exploitation d’installations de production d’électricité à partir de l’énergie solaire « Centrales sur bâtiments, serres agricoles, hangars et ombrières de puissance supérieure à 500 kWc », la CRE s’inquiète du faible niveau de souscriptions observé.
La première période de candidature s’est clôturée le 22 octobre 2021. La puissance appelée était de 300 MWc. La puissance cumulée des 90 dossiers déposés s’est élevée à 268,50 MWc, ce qui représente 89,5% des 300 MWc appelés. La puissance cumulée des 62 dossiers conformes s’est élevée à 196,86 MWc, ce qui représente 65,6% des 300 MWc appelés. Le volume total des dossiers conformes est ainsi nettement inférieur à la puissance. En particulier, à la fois le volume réservé (*) (5,78 MWc de dossiers conformes pour 50 MWc appelés) et le volume restant sont sous-souscrits. La puissance cumulée des offres que la CRE a proposé de retenir s’élève ainsi à 157,14 MWc, dont 3,96 MWc pour le volume réservé, ce qui représente 52,4% des 300 MWc recherchés.
Compte tenu du calendrier ambitieux envisagé pour les prochaines périodes du présent appel d’offres (trois périodes par an avec entre 300 et 400 MWc appelés par période), la CRE s’inquiète du faible niveau de souscriptions observé pour cette première période.
« Si le niveau des souscriptions des prochaines périodes devait rester en-deçà des volumes appelés, une analyse devra être menée sur les raisons de cette sous-souscription, afin d’identifier des pistes concrètes pour y remédier », souligne la délibération de la CRE.
Le prix moyen pondéré de l’ensemble des dossiers que la CRE propose de retenir, volume réservé inclus, s’élève à 83,12 €/MWh. Le prix moyen pondéré des dossiers que la CRE propose de retenir pour le volume réservé s’élève, lui, à 86,53 €/MWh. Conformément au cahier des charges de l’appel d’offres, la CRE a appliqué la règle de compétitivité des offres permettant, en cas de défaut de concurrence, d’éliminer un certain pourcentage des offres les moins bien notées, selon l’ampleur de la sous-souscription. Cette règle a permis de diminuer le prix moyen pondéré relatif à cette première période de l’ensemble des dossiers que la CRE propose de retenir de 2,06 €/MWh.
Ce prix est cependant en hausse de 8% par rapport au prix moyen pondéré relatif à la treizième période du précédent appel d’offres et de 15% par rapport au prix le plus bas observé dans le cadre du précédent appel d’offres (5e période).
En l’état des informations disponibles, il n’est pas possible de dire si le facteur déterminant de cette augmentation de prix est une baisse du niveau de compétitivité de l’appel d’offres, souligne la CRE. Elle précise que lev contenu local français des projets (hors phase de développement, phase d’installation et mise en service et dépenses liées aux structures) demeure, lui, à un niveau particulièrement faible (inférieur à 10%).
Recommandations pour la prochaine période de l’appel d’offres
La CRE recommande de supprimer la notion de volume réservé, étant donné que celui-ci est très largement sous-souscrit et que les niveaux de prix proposés au sein de ce volume ne sont pas fondamentalement éloignés de ceux des autres dossiers : le prix moyen pondéré par la puissance des dossiers retenus appartenant au volume réservé n’est ainsi supérieur que de 4,09% au prix moyen pondéré par la puissance de l’intégralité des dossiers retenus.
De plus, compte tenu des prix observés pour la première période de cet appel d’offres et afin de prévenir et limiter tout comportement stratégique, la CRE recommande d’abaisser le prix plafond prévu pour la deuxième période (actuellement fixé à 96 €/MWh).
(*) Cet appel d’offres comprend une seule famille, un volume de 50 mégawatts-crête (MWc) étant toutefois réservé en priorité aux projets de moins de 1 MWc distants de plus de 250 mètres de tout autre projet proposé à la même période de candidature.
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