François de Rugy nommé ministre d’état, ministre de la transition écologique et solidaire
Ce mardi 4 septembre, François de Rugy* a été nommé au poste de ministre de la transition écologique et solidaire, en remplacement de Nicolas Hulot qui a démissionné la semaine dernière**.
Les professionnels des énergies renouvelables ont salué sa nomination.
Enerplan a appelé le nouveau ministre « à poursuivre la mobilisation pour faire de l’énergie solaire l’accélérateur de la transition énergétique. François de Rugy succède à Nicolas Hulot dont la détermination à faire progresser l’énergie solaire en France fut à la hauteur des attentes des acteurs de la filière solaire française. Nous serons à sa disposition pour poursuivre un travail constructif afin de libérer le potentiel de l’énergie solaire. »
Le syndicat professionnel souligne néanmoins quatre priorités : une Programmation Pluriannuelle de l’Energie qui assure à la filière une visibilité et des volumes permettant d’être à la hauteur des ambitions affichées ; la préparation d’un appel d’offres « CRE 5 » pour prendre le relais de l’appel d’offres CRE 4 qui expire en juin 2019 ; la poursuite des efforts de simplification administrative, notamment avec la mise en œuvre rapide des mesures annoncées dans le plan « Place au Soleil » ; l’ouverture de l’autoconsommation, entravée par des contraintes juridiques et réglementaires très pénalisantes.
« Nous comptons sur son action pour prolonger la dynamique solaire impulsée par son prédécesseur depuis mai 2017. Il peut s’appuyer sur le secteur solaire pour agir comme accélérateur de la transition énergétique, si les bonnes décisions sont prises concernant la PPE et l’autoconsommation. Le ministre peut libérer l’énergie des territoires en facilitant l’émergence du solaire couplé au numérique qui recèle nombres d’innovations et d’emplois. Soyons ambitieux et pragmatiques », a déclaré Daniel Bour, président d’Enerplan.
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) rappelle « les enjeux de l’avenir énergétique de notre pays auxquels le nouveau ministre va devoir répondre dès les prochaines semaines pour réussir la transition écologique. Son engagement de longue date dans la défense de l’environnement et sa connaissance du secteur des énergies renouvelables constituent des signaux positifs qui doivent conduire à une programmation pluriannuelle de l’énergie en cohérence avec la Loi de transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en 2015. Cette dernière nous permettra d’atteindre au moins 32% d’énergies renouvelables dans notre consommation finale à l’horizon 2030, dont 40% d’énergies renouvelables dans notre production d’électricité, 38% dans notre consommation de chaleur et de froid, 10% de notre consommation de gaz et 15% dans les transports. »
« Nous sommes confiants que le nouveau ministre s’inscrira dans la ligne tracée par Nicolas Hulot, qui a rappelé que l’urgence climatique nous oblige à changer d’échelle dans le développement des énergies renouvelables », a déclaré Jean-Louis Bal, président du SER.
Pour France Energie Eolienne (FEE), « la nomination de François de Rugy intervient dans un contexte d’urgence environnementale, qu’il devient impératif de prendre en compte pour accélérer la transition énergétique à l’œuvre. Si les chantiers initiés par le gouvernement vont dans le bon sens, nombreux sont ceux qui restent à achever : objectifs ambitieux pour l’éolien terrestre et offshore à formaliser dans la PPE, soutien politique à l’éolien à réaffirmer, déblocage et accélération des procédures d’autorisations des projets éoliens, lancement d’appels d’offres pour des fermes commerciales offshore posé et flottant. Sûre, inépuisable, compétitive et implantée au cœur des territoires, l’énergie éolienne est essentielle à la transition énergétique du pays. La filière française contribue déjà à plus de 5% des besoins français en électricité. Elle prête et structurée pour relever des objectifs ambitieux. Pour la PPE, FEE recommande un objectif de 45% d’énergies renouvelables en France à horizon 2030 dont 23% d’énergie éolienne (37 GW d’éolien terrestre et 12 GW d’éolien en mer en 2028). La filière espère que cette recommandation sera entendue pour l’avenir énergétique du pays. »
Pour Olivier Perot, président de FEE : « La filière éolienne a besoin de visibilité et de stabilité pour assurer les objectifs énergétiques de la France et continuer à se développer. Ayons également des objectifs ambitieux en termes d’activité économique, de créations d’emplois et d’innovations ! »
Dans la foulée de la nomination de François de Rugy, Julien Tchernia, président et co-fondateur du fournisseur alternatif d’énergie ekWateur, souligne que « la clé d’une transition énergétique réussie se trouve dans la décentralisation. L’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie est effective depuis 2007. Pour autant, nous n’avons commencé à en voir les effets que depuis 2015 ! Et ce n’est que cette année que nous voyons le fournisseur historique proposer de nouvelles offres, après le rachat de Direct Energie par Total et l’arrivée de Leclerc comme fournisseur d’énergie. À l’approche de l’annonce de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), qui donnera une ligne directrice à tous les acteurs du secteur, nous comptons sur le nouveau ministre et ses 25 années de militantisme pour continuer les travaux engagés par son prédécesseur, faire avancer les choses et supporter la décentralisation comme solution indispensable. »
*Une biographie de François de Rugy se trouve ici
**Voir notre article
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