Flextronics rachète NEXTracker pour 330 millions de dollars
NEXTracker, société californienne spécialisée dans les trackers pour le photovoltaïque, passe dans le giron du sous-traitant singapourien Flex (ex-Flextronics, changement de nom cet été), très actif dans l’électronique – N°3 mondial, 26 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur l’exercice 2015, 200000 employés dans plus de 70 usines – qui s’est diversifié dans le solaire. Le montant de la transaction, qui pourrait être finalisée dès octobre, s’élève à 330 millions de dollars, dont 245 M$ « cash » auxquels s’ajouteront 85 M$ en cas d’atteinte des objectifs commerciaux négociés entre les deux parties.
Avec cette acquisition, Flex étend ses activités dans le solaire. Le groupe assemble déjà quelque 1,7 GW de modules solaires par an et a sorti à ce jour plus de 10 millions de micro-onduleurs de ses usines. « La reprise de NEXTracker s’inscrit dans notre stratégie d’acquisition de technologies dans des secteurs à forts taux de croissance », souligne Mike McNamara, CEO de Flex. Dan Shugar, le patron de NEXTracker, continuera de diriger l’entité quand elle sera devenue une filiale de Flex.
NEXTracker a été créé en 2013 après une année d’incubation au sein du fabricant américain de panneaux PV Solaria où Dan Shugar officiait en tant que CEO avant de quitter ce poste pour accompagner la jeune pousse. Cette dernière s’est lancée sur le marché des suiveurs horizontaux à un axe avec une stratégie de bas coût et de facilité d’installation. Sa technologie a rapidement suscité l’intérêt, et les accords de fourniture de trackers se sont multipliés avec des développeurs de projets photovoltaïques de toutes tailles, notamment (1,85 GW avec SunEdison, 1 GW avec Blattner Energy ou encore 400 MW avec PES Engineers), mais aussi des acteurs du bâtiment, des constructeurs d’infrastructures de production d’énergie, des intégrateurs systèmes, etc., aux Etats-Unis, en Asie, en Australie… Parmi les particularités de ses trackers figurent : un angle de suivi de 120° qui permet de « récolter » un maximum d’énergie ; un design avec le moins d’acier possible (donc moins cher) grâce à une structure d’une envergure de 8 m de support de modules avec seulement deux piliers ce qui réduit de 20 à 50% les travaux de préparation des fondations ; un contrôleur intelligent alimenté en électricité par un petit panneau solaire de 30 W qui pilote et positionne indépendamment chaque rangée de trackers ; un algorithme de suivi optimisé ; un concept qui ne nécessite pas d’interconnexions et ne crée pas d’entraves entre les rangées… A puissance identique, l’utilisation des suiveurs NEXTracker réduirait la surface occupée au sol de plus de 10% comparé à un tracker typique.
NEXTracker avait obtenu 25 millions de dollars de financements l’an passé lors d’un 2e tour de table auprès des sociétés d’investissement SJF Ventures et Tennenbaum Capital Partners qui ont rejoints les investisseurs historiques Sigma Partners et DBL Investors. L’objectif consistait alors à doubler la capacité de production à 200 MW/mois. Flex estime que NEXTracker contribuera à hauteur de 80 à 120 millions de dollars à son chiffre d’affaires du prochain trimestre clos au 31 décembre 2015 (correspondant au 3e trimestre de son exercice fiscal 2016). En mai dernier, les deux entités avaient signé un accord pour monter en puissance et atteindre une vraie production de volume grâce à la force manufacturière de Flex, un partenariat nécessaire du fait de la croissance fulgurante de la jeune pousse de Fremont. Cette dernière occupait la 4e place au Top 5 des fabricants de trackers l’an passé, selon la société d’études de marché IHS (voir notre article). Selon Greentech Media, NEXTtracker a vendu pour 275 MW de trackers en 2014 et les commandes s’élèvent à plus de 1 GW cette année. C’est là que la reprise par Flex prend tout son sens …
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