First Solar jette l’éponge dans les panneaux PV en silicium
L’Américain First Solar va produire son panneau photovoltaïque de série 5 pouvant afficher jusqu’à 365 Wc récemment dévoilé (voir notre article) sur une ligne d’assemblage de son usine de Kulim, en Malaisie, qui devrait être opérationnelle début 2017. Le spécialiste et leader des modules photovoltaïques à couches minces en technologie CdTe réalloue ainsi la capacité jusqu’ici dédiée à la technologie TetraSun de panneaux solaires en silicium cristallin dont il stoppe la fabrication.
La société concrétise donc sa stratégie d’extension de capacité d’assemblage en se concentrant au maximum sur sa technologie à couches minces CdTe. First Solar avait racheté TetraSun (société qui a développé la technologie du même nom) au printemps 2013 avec l’objectif d’industrialiser son procédé à métallisation cuivre et tranches de silicium de type n, a priori moins coûteuse et avec un rendement plus élevé que les procédés classiques (métallisation argent). L’assemblage des panneaux PV TetraSun avait démarré début 2015 sur une ligne de 100 MW à Kulim. Mais, parallèlement, l’Américain a vu ses rendements monter en CdTe.
« Nous avions acquis TetraSun avec l’idée de développer une offre à haut rendement pour les toitures PV à contrainte d’espace et de surmonter les limites technologiques en termes de puissance que le CdTe semblait nous imposer. Or nos développements en CdTe ont rendu la technologie TetraSun obsolète pour nous aujourd’hui », souligne Tymen de Jong, COO de First Solar. La feuille de route de l’Américain montre en effet une évolution plus rapide depuis deux ans sur le CdTe, qui a culminé avec un rendement de conversion très prometteur en laboratoire de 22,1% au niveau de la cellule solaire en février dernier, une valeur qui se rapproche des meilleures performances obtenues en silicium monocristallin. L’industrialisation du premier module de la série 5 arrive donc à point nommé, alors la série 6 est déjà en développement, notamment avec un module affichant plus de 400 W.
La société américaine estime que sa décision entraînera des charges de dépréciation et autres frais associés de l’ordre de 90 à 110 millions de dollars. Ses dépenses opérationnelles baisseraient, elles, de 2 à 4 millions de dollars cette année, et de 8 à 10 millions de dollars par an au-delà.
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