Clap de fin pour Emix ?
A Saint-Maurice-la-Souterraine dans la Creuse, l’aventure du silicium solaire semble terminée. La société Emix spécialiste de la purification de silicium et de la production de lingots de silicium pour l’industrie solaire serait en effet sur le point de mettre la clé sous la porte, nous apprend France Info Limousin.
Créée en 1999 par Didier Landaud et Joël Alanis, cette jeune pousse issue du CNRS avait pour principale vocation d’industrialiser un procédé de fabrication de lingots de silicium multicristallin dans un four à induction par coulée continue électromagnétique en creuset froid développé au sein du laboratoire EPM-Madylam de Grenoble. Un procédé révolutionnaire, jusqu’à 10 fois plus rapide que les méthodes conventionnelles, et donc moins coûteux. Début 2014, Emix inaugurait ses locaux à Saint-Maurice-la-Souterraine et lançait une phase de test avec l’échantillonnage des premiers lingots de silicium au terme d’un investissement de plus de 2 millions d’euros. La société nourrissait de grandes ambitions : une production de volume à partir de la mi-2004 avec un four pour une capacité de 15 MW, une vision avec quatre fours installés en fonction de la hausse attendue de la demande, 50 employés en 2006 … Il est vrai que, à l’époque, le marché du solaire en pleine croissance était freiné par une pénurie de silicium, et que l’industrie ne comptait qu’une dizaine de fabricants de fabricants de cellules solaires ayant une certaine importance de par le monde. Partant, le rôle d’Emix était tout tracé, à un démarrage prometteur devait suivre un développement commercial et des ventes dans le monde entier.
Mais, outre une concurrence notamment asiatique qui se développait à grande vitesse, Emix a été victime de la politique française chaotique dans le solaire. Début 2010, la jeune pousse limousine participait encore à l’aventure MPO qui visait à monter une usine de cellules solaires de hautes performances dans l’Hexagone. Instauré en décembre 2010, le moratoire sur le photovoltaïque a mis toute la filière solaire française en difficultés. Emix avait augmenté ses effectifs jusqu’à une vingtaine de salariés en 2011 mais, malgré un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros cette année-là, la société a dû se résoudre à un plan social. En 2012, elle passait à 70% dans le giron de l’Espagnol FerroAtlántica via SilicioFerroSolar qui regroupe les activités photovoltaïques du groupe puis à 100% deux ans plus tard. Fin 2015, la fusion de FerroAtlántica avec Globe Specialty Metals aboutit à la création de Ferroglobe.
Le bilan financier du 2e trimestre 2016 de FerroGlobe affiche un chiffre d’affaires en recul de 6%, à 398 millions d’euros, et des pertes nettes de 2,8 millions d’euros. Pour le CEO Pedro Larrea, le groupe doit maintenant « optimiser ses activités … et identifier les opportunités de désengagement d’actifs non stratégiques. »
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