Autoconsommation : 15 kWc de PV sur un immeuble au cœur de Paris
L’immeuble du 296 rue Lecourbe à Paris (XVe) dispose désormais d’une centrale photovoltaïque de 15 kWc dont l’électricité produite est en grande partie autoconsommée sur place, par trois appartements et un bureau. L’optimisation des flux d’autoconsommation est gérée grâce au kit GreenPlay de la startup lyonnaise MyLight Systems, et permet de couvrir grosso modo 20% des besoins d’électricité de l’ensemble.
La SCI propriétaire de l’immeuble s’était engagée dans une démarche volontariste d’amélioration de la performance énergétique globale du bâtiment, incluant l’isolation thermique (sols, murs et fenêtres), le remplacement des convecteurs électriques par une pompe à chaleur air-air et un éclairage à LED. Dans ce cadre, la combinaison de la sobriété et de l’efficacité énergétique avec une production locale de source renouvelable s’imposait. Le projet a été initié en mai 2014 après une rencontre avec la jeune pousse MyLight Systems* et l’architecte Julien Sécheresse (AJSA). Il a dû franchir des barrières administratives et techniques autant avec les services municipaux qu’avec le gestionnaire du réseau Enedis, pour finalement aboutir avec le branchement du dernier appartement en septembre dernier. L’inauguration officielle a eu lieu ce 22 novembre 2016, en présence de Célia Blauel, maire adjointe de Paris, et Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables.
L’installation photovoltaïque proprement dite a été réalisée par Renov France. Elle comprend 55 panneaux solaires (silicium monocristallin) de 275 Wc de SolarWorld couvrant 90 m2 de la toiture. Elle n’a nécessité que trois jours de travaux en septembre 2015. Les modules sont individuellement équipés de micro-onduleurs M250 d’Enphase Energy. La toiture PV est organisée en sous-champs : chaque appartement bénéficie ainsi de l’électricité fournie par quatre modules pour son alimentation de base, tandis que le bureau, plus gros consommateur en journée en semaine, bénéficie de l’énergie générée par 18 modules. Les 25 modules restants ont été câblés pour former trois sous-champs de 6, 7 et 12 modules, dont la production peut être dirigée et déplacée en fonction des besoins de consommation des différents postes. La consommation d’un chauffe-eau électrique peut ainsi être déplacée en journée afin d’utiliser la production photovoltaïque au fil du soleil. Chaque lot dispose de son propre compteur individuel pour la consommation d’électricité solaire, ainsi que d’un compteur de soutirage du réseau électrique avec libre choix du fournisseur.
« La surface disponible en toiture a limité la puissance PV qu’il était possible d’installer. Les services d’urbanisme nous ont en outre demandé de diminuer de 30% le nombre de panneaux solaires et l’ensemble devait être non visible de la rue. Malgré cela, ce projet prouve la faisabilité d’un bâtiment Bepos même dans l’ancien, bien évidemment après rénovation énergétique. Le pilotage actif de l’énergie produite et l’optimisation des consommations est effectué par les équipements MyLight. Il nécessite une modulation des usages dans le temps gérée grâce à une interface individuelle pour chaque utilisateur, avec une adéquation entre autoconsommation et autoproduction autant que possible. L’anticipation de la production d’électricité grâce aux prévisions météorologiques y contribue aussi », nous a confié Ondine Suavet, directrice de MyLight Systems. Les utilisateurs sont également informés via le web des prévisions de production pour leur permettre de décaler leur consommation en conséquence.
L’installation a été conçue pour maximiser le taux d’autoconsommation. Pour l’injection d’éventuels surplus de production sur le réseau électrique, un compteur a été posé en juin 2016. Ce surplus est acheté par EDF et rémunéré à un tarif d’achat de l’ordre de 6 c€/kWh au bénéfice de la SCI. Pour les utilisateurs, le fait de disposer d’électricité solaire en autoconsommation réduit les kWh soutirés et donc le montant de la facture à payer au fournisseur classique. La part autoconsommée est, elle, facturée par la SCI aux locataires à un prix inférieur à celui du fournisseur du réseau.
Le coût de l’ensemble se situe autour de 45000 euros tout compris (centrale PV, matériels, pose, système de gestion) avec un temps de retour sur investissement estimé à 15 ans.
*La société MyLight Systems a été créée début 2014 pour commercialiser des solutions intelligentes pour la gestion d’énergie. Un accord de partenariat stratégique avait été signé avec Enphase Energy en février 2015.
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