Armorgreen reste ancré au solaire et se place sur l’échiquier mondial
Armorgreen vient de dévoiler une stratégie à plusieurs facettes pour relancer son développement comme un acteur après une année 2014 difficile. La société bretonne spécialisée dans le développement de projets photovoltaïques compte renouer avec la croissance avec un volume d’activités de 40 millions d’euros dès cette année, soit identique à 2013. Le solaire restera son principal secteur d’action mais avec un positionnement plus international, tout en accentuant en parallèle une diversification déjà entamée vers la méthanisation ainsi que vers la maintenance de centrales EnR et vers l’efficacité énergétique avec ses filiales respectives Ener24 et Baoene avec de nouvelles ressources.
« La transition énergétique est au cœur des débats en France. Chez Armorgreen, la transition est en marche aussi », a souligné Pascal Martin, président de la société. Sept ans après sa création, la société rennaise a anticipé une baisse d’activités qui se dessinait dès les prémices de 2014 et qui s’est soldée au final par un recul de 30% du chiffre d’affaires sur l’année, après 40 millions d’euros en 2013 pour 110 employés. Cet « accident de parcours », pour reprendre les termes de Pascal Martin, est dû à d’importants décalages de projets dans deux secteurs d’activités, le solaire et la méthanisation mais aussi à son modèle économique entrepreneurial et industriel. Armorgreen disposait en effet de ses propres équipes pour la réalisation d’installations photovoltaïques en direct. La société a donc engagé une restructuration impactant essentiellement ces effectifs qui ont été réduits de 80%. Aujourd’hui, la société emploie encore 65 personnes. Elle a désormais recours à la sous-traitance pour la majorité des installations, mais a conservé 20% des équipes pour les projets d’installations les plus complexes. « Notre approche était créatrice d’emplois et de valeur ajoutée locale mais nous ne pouvions plus concurrencer la main d‘œuvre à bas coûts des pays de l’est et du sud de l’Europe, parfois jusqu’à 2 à 3 fois moins chère que nous », a déclaré Pascal Martin.
Armorgreen a par ailleurs initié un plan de développement international vers une dizaine de pays sur tous les continents (Europe, Afrique, Asie et Amérique). « Nous souhaitons développer nos activités durablement dans 5 à 10 pays dans les cinq prochaines années, nouer des partenariats avec des acteurs locaux voire y créer des sociétés communes, et réaliser 50% de notre chiffre d’affaires à l’étranger d’ici à 2020 », a précisé Pascal Martin qui prend en charge ce déploiement à l’international ainsi que le développement d’une « Foncière Verte » en coopération avec sa maison mère, le groupe Legendre. Un poste de directeur général a été créé début 2015 et confié à Franck Gosselin, dans la société depuis 2010, qui assurera désormais le pilotage opérationnel de toutes les activités historiques en France. Les premiers contacts à l’international ont déjà été noués, et devraient se concrétiser prochainement lus particulièrement en Afrique, au Maghreb et dans d’autres régions.
Avec la création d’une Foncière Verte par le biais de l’émission d’une dette obligataire de 20 à 30 millions d’euros dans le courant du second semestre 2015, Armorgreen montre aussi sa foi en un mariage entre l’immobilier et les énergies renouvelables. Celle-ci sera dotée d’actifs immobiliers et de production d’énergies renouvelables actuellement détenus par le groupe Legendre, auxquels s’ajouteront plus de 100 millions d’euros de nouveaux actifs dans les deux prochaines années. Enfin, le déménagement au début de l’été prochain depuis le siège actuel comprenant notamment un entrepôt devenu inutile dans des locaux au Mabilay, au centre-ville de Rennes dans un espace commun avec I3L (Foncière du groupe Legendre), reflète aussi les changement structurels chez Armorgreen.
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