AO PV 2011-2013 : le ministère affiche un taux de réalisation de 65 à 81%
Le ministère de la transition écologique et solidaire l’avait promis : il vient de publier sur son site Internet les taux de mise en service, à la date du 1er novembre 2017, des projets lauréats aux appels d’offres pour les installations solaires. L’analyse présentée aujourd’hui concerne, dans un premier temps, les AO lancés en 2011 et 2013. Le taux de réalisation s’affiche entre 65 et 81%, et ce 4 à 6 ans après … Le ministère précise en outre que ces résultats ne sont pas définitifs puisque certains projets bénéficient de délais supplémentaires*.
Cette mise au point arrive après la publication d’une étude réalisée par Enerplan, Finergreen et France Territoire Solaire sur le taux de réalisation des projets lauréats de l’appel d’offres CRE 3 de fin 2015 (voir notre article). Rappelons que la mise en service est censée intervenir au plus tard deux ans après l’attribution des projets. Une disposition réglementaire qui semble être devenue plutôt indicative* !
L’analyse du ministère
Les taux de réalisation sont similaires que l’on considère le nombre de projets mis en service ou la puissance des projets mis en service. Pour les appels d’offres concernant de grandes installations solaires de plus de 250 kWc, les taux de mise en service sont déclinés par sous-famille de candidature à l’appel d’offres. Ainsi :
- L’appel d’offres de 2011 pour grandes installations solaires présente le taux de mise en service le plus élevé : 81%. Ce taux atteint 86% si l’on ne tient compte que des installations de type solaire photovoltaïque classique, et donc hormis les installations de type solaire thermodynamique (sous-famille 2) et solaire PV à concentration (sous-famille 3) pour lesquelles les évolutions technologiques ont entraîné des retards ou des abandons.
- L’appel d’offres de 2013 pour grandes installations solaires affiche un taux de mise en service de 72%. La sous-famille 1 concernant les installations de type solaire photovoltaïque à concentration a bénéficié de délais supplémentaires suite à l’arrêt de la production, au désengagement ou à la faillite de fabricants des modules à concentration. Dans cette sous-famille qui représente près de 25% du volume attribué à l’appel d’offres, aucun projet n’a été mis en service à ce jour, ce qui impacte clairement le taux de mise en service de l’appel d’offres à ce stade. Si l’on ne tient compte que des installations de type solaire photovoltaïque classique, le taux de mise en service monte à 82%.
- L’appel d’offres de 2011 pour petites installations sur bâtiment de 100 à 250 kWc présente le taux de mise en service le plus faible : 65%. Le grand nombre de projets (presque 700 lauréats) et la non-construction de nombreux bâtiments neufs devant être équipé en PV peuvent en partie expliquer la moins bonne réalisation de cet appel d’offres par rapport à celui concernant des installations plus grandes et majoritairement au sol.
- L’appel d’offres de 2013 pour petites installations sur bâtiment de 100 à 250 kWc a pourtant un taux de mise en service quasi équivalent à celui pour grandes installations, soit environ 72%, malgré les mêmes risques supplémentaires que l’appel d’offres du même type de 2011.
Le ministère annonce une mise à jour régulière du tableau, tous les 6 mois, afin de prendre en compte les nouvelles mises en services.
*Certains projets bénéficient de délais supplémentaires pour la mise en service de leur installation, suite à des contentieux par rapport à leur autorisation d’urbanisme ou à cause d’un retard des travaux de raccordement de leur installation.
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