9e édition du Colloque national photovoltaïque : la filière rassurée mais vigilante sur l’évolution potentielle de l’arrêté tarifaire S21
« Photovoltaïque : anatomie d’une nouvelle ère » : la 9e édition du Colloque national photovoltaïque organisé par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui s’est tenue à Montpellier la semaine dernière a rassemblé un record de plus de 500 participants. Les éclaircissements de la DGEC – Direction générale de l’énergie et du climat – sur l’évolution potentielle de l’arrêté tarifaire S21 ont plutôt rassuré la profession éloignant le spectre de « l’anatomie d’une chute » pour la filière.
Souveraineté industrielle, agrivoltaïsme, innovation, solarisation des bâtiments, renforcement des réseaux, emplois et compétences… autant de thèmes qui ont été débattus ce jeudi 30 mai à l’occasion du Colloque national photovoltaïque. L’actualité brûlante du photovoltaïque a attiré en masse les acteurs de la filière dont le Colloque annuel marque ainsi une 9e édition record.
« Cette journée a été enrichissante, tant par la qualité des intervenants que par la pertinence des échanges et la vague d’optimisme qui a émané des débats. Le nombre de participants démontre aussi l’extraordinaire vitalité de la filière solaire française. Il ne lui manque qu’une vision claire, portée dans une loi de programmation ambitieuse, et un cadre régulatoire stable, pour mobiliser tout son potentiel », déclare Jules Nyssen, président du SER.
« Il est plus que jamais nécessaire de conserver un dialogue régulier entre la filière et l’administration et d’éviter à tout prix la politique des stop and go. Le solaire est l’énergie de ce siècle, nous ne devons pas passer à côté », ajoute Xavier Daval, président de la Commission solaire du SER.
Si les interventions de la matinée ont en effet permis de rassurer la filière, à court terme, sur l’évolution potentielle de l’arrêté tarifaire applicable au segment des toitures, hangars et ombrières (arrêté tarifaire dit « S21 »), les acteurs demeurent très vigilants sur la nécessité de ne pas casser la dynamique de développement d’un segment qui a largement fait ses preuves en bénéficiant aux territoires et au monde agricole en particulier, souligne l’organisation professionnelle.
Rappelons que le jeudi 23 mai, la DGEC – Direction générale de l’énergie et du climat – a envoyé un courrier au SER et à Enerplan, proposant aux organisations professionnelles deux options de refonte pour « réduire les dépenses publiques induites par la mise en œuvre du S21 » : soit passer le guichet ouvert jusqu’à 500 kWc en guichet fermé, soit abaisser le seuil d’éligibilité de l’arrêté tarifaire à 100 kWc. Les organisations professionnelles ont fermement rejeté ces deux options jugées inacceptables et délétères pour la profession. Le segment de production 100-500 kW a représenté 60% du marché PV en France en 2023, engageant plus de 200 000 chantiers de réalisation par an. Y toucher risque de casser la dynamique de la filière. Mais lors du colloque, la DGEC a assuré n’avoir pas de projet de révision de l’arrêté en cours et a proposé de rencontrer les organisations professionnelles au cours de prochaines semaines pour échanger. A suivre.
Par ailleurs, le SER se réjouit de l’annonce faite d’une présentation au mois de juin au Conseil Supérieur de l’Energie du futur arrêté applicable aux projets situés sur terrains dégradés (arrêté dit « S24 »), plusieurs fois annoncé et très attendu également pour le déploiement du solaire au sol.
C’est en combinant l’ensemble de ces dispositifs avec celui des appels d’offres que les trajectoires de développement du solaire photovoltaïque en France pourront être respectées, conformément au rythme réaffirmé par le gouvernement le mois dernier lors de la signature du Pacte Solaire à Manosque.
Au lendemain de l’adoption du règlement européen Net Zero Industry Act (NZIA), la sécurisation d’un tissu industriel français et européen est cruciale pour la soutenabilité et la pérennité de cette filière d’avenir. A cet égard, la filière souhaite poursuivre un travail étroit avec l’ensemble des services de l’Etat et des autres partenaires (régulateur, gestionnaires de réseaux) pour faire du solaire un axe essentiel d’une stratégie industrielle forte. Et en toute logique, elle se félicite de l’annonce de la mise en œuvre par le gouvernement de critères de résilience dans les procédures de soutien qui va permettre de concrétiser les engagements pris dans le Pacte Solaire.
Rediffusion à venir du colloque sur la chaîne YouTube du SER
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